Le collage est pour moi un processus d’unification de mondes, d’hybridation d’esthétiques, de sens pour créer des sens et esthétiques nouvelles, multiples, ambiguës, parfois subversives. Je travaille à partir de morceaux, lambeaux de papiers en suspens, dans l’attente d’être associés à d’autres. Chaque morceau garde son individualité dans l’image, la déchirure reste visible, elle est parfois même rehaussée de couleur, à la manière du Kintsugi, art japonais de réparation des céramiques à la poudre d’or. Les coutures sont soulignées, le processus de création, l’histoire de l’image est rendue visible.
Ces travaux sont la matérialisation, le résultat d’un processus psychique : le phénomène de pensée libre, de rêverie qui nous amène à associer des idées et qui est à l’oeuvre au moment de la réalisation des collages. Les idées sont ici faites de papier, elles sont des couleurs, des matières, des formes, des messages. Ce sont ces associations inconscientes, c’est ce qu’elles font surgir qui m’intéresse.
Collages série, 2024, papier, 24 x 33 cm